Quand on tient un blog, pour l’anniversaire de celui-ci, on fait habituellement un petit concours pour remercier ls lecteurs de nous suivre, dans le titre on y met « Giveaway inside ». Je n’ai rien à faire gagner, à moins que quelqu’un veuille ma situation!
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Il y a un an, je recevais un coup de téléphone de mon généraliste qui m’annonçait que j’avais un cancer. C’est comme ci c’était hier. Je regardais Glee, j’étais seule chez moi. Depuis, je ne trouve plus la même saveur à cette série, d’autant qu’hier quand je regardais le dernier épisode (avec Ricky Martin) je flippais plus que le téléphone sonne. Je crois que cette nouvelle m’a conditionné un peu comme Skinner et ses pigeons! Bref, il y a un an, le diagnostique était tombé / posé. Ça marque à vie.
Depuis un an, j’ai constaté (dans la 1/2 heure qui a suivi à l’annonce jusqu’à présent) que je suis incroyablement bien entourée. Je sais que j’ai du bol et que tout le monde n’a pas cette chance. Il n’y a que 2 connasses qui ont quitté ma sphère sociale par leur manque d’intérêt à ce qui se passait dans ma vie, mais elles avaient déjà commencé à quitter mon monde avant cette annonce. Sinon, je m’estime vraiment chanceuse d’être si bien entourée que ce soit par ma famille (proche, maternelle, paternelle, par alliance) et par mes amis (d’un peu partout en France Métropolitaine ou pas d’ailleurs) et les personnes qui me côtoient.
Depuis un an, je ne me sens toujours pas malade. Je vis relativement bien. J’ai certes un médicament à prendre tous les matins depuis le mois de mai avec les conséquences de ce médoc, mais je ne me sens pas malade. Tous les matins devant ma glace je me dis: « Merde, j’ai un cancer » et ça s’arrête là. J’ai bien intégré le fait de prendre mon lévotyrox tous les jours et ça ne me pose aucun problème. Même si on m’a retiré la thyroïde, je ne me sens pas malade. C’est le truc du cancer: une saloperie de maladie qui ne se fait pas sentir. Ce qui a de bien dans le fait de ne pas se sentir malade, c’est que ça me permet de vivre ma vie de manière plus ou moins normale: voir du monde, sortir, manger au restau, bosser…
Depuis un an, j’ai appris à écouter mon corps. Avant ça, j’étais capable de bosser énormément et de faire 50 000 choses dans une journée. Le cancer m’a fait comprendre, que je n’étais pas obligée d’en faire autant. L’opération, quant à elle, m’a fait comprendre que je ne pouvais plus en faire autant. Et le mieux, c’est que je le vis bien. Quand je sens que je suis crevée, je fais la sieste ou je me pose devant la télé un moment. Quand j’ai le cafard, je passe un coup de fil aux copines pour parler d’autres choses. Quand je suis énervée… Ah bah y’a bien que ça qui est pire qu’avant! Quand je suis énervée / stressée, je suis infernale, et, le pire ce n’est pas pour moi mais pour mon homme.
Depuis un an, je sais à quoi sert la thyroïde dans le corps humain et pourquoi on l’appelle glande du bonheur. Bon, ils sont rares les moments d’euphorie, mais ce n’est pas plus mal. Je connais aussi le protocole. (Je m’en serais bien passé). Je sais comment fonctionne le lévotyrox dans mon corps et comment il faut le doser. Je connais aussi les normes de mon labo presque par coeur. Mais ce n’est pas grâce aux médecins que je le dois. Loin de là. C’est le plus gros bémol de mon cancer: Les médecins. Même si je pense que mes médecins tous autant qu’ils sont ne sont pas mauvais. Je trouve qu’ils ont manqué / manquent d’humanité. Ca se retrouve tout au long de ce blog et j’en suis encore convaincue. Parce que je suis une super fille, très éclairée et pleine d’empathie (ultra modeste en plus) je me dis qu’ils sont obligé de me voir uniquement comme un cas parmi tant d’autres, pour leur bien psychologique. Mais ils ont eu énormément de lacunes dans le processus de cancer. Un jour si j’y pense, je dresserai une liste de tout ce que j’ai à leur reprocher. Ce que je sais sur ma maladie, je le sais par mes recherches et via le forum « Vivre sans thyroïde ». Je suis désolée pour mes médecins, mais ils sont passés à côté du suivi « paramédical » de mon cas.
Depuis un an, ma life a continué. Elle s’est arrêté un instant (d’une durée indéterminée) juste après l’annonce. Mais ensuite, j’ai continué mon chemin. Avec des hauts et des bas, je ne vais pas le cacher. Mais elle a continué. J’ai même créé mon entreprise. Mais je pense que je ferai un article sur la création d’entreprise et le cancer. J’ai connu l’effet hypothyroïdie avec le moral dans les chaussettes et la fatigue. Et actuellement, j’ai l’effet hyperthyroïdie, qui n’est pas spécialement mieux en fait. (Effets de l’hyper: stress, stress, stress, vivre à 140km / h la nuit et bien plus la journée, jamais de repos intellectuel, allers – retours fréquents aux toilettes, stress, impossibilité de se concentrer longtemps parce que je vais penser à autre chose, stress physique et intellectuel…) J’ai aussi appris à enterrer pendant un moment les mauvaises nouvelles et à ne pas m’angoisser plus que ça avec elles. L’angoisse n’arrange pas les choses et je ne peux rien faire mis à part continuer ma life!
Bilan: J’ai appris à vivre différemment depuis un an. Mais je reste quelqu’un qui a du bol d’être heureuse!