Bah merde! (J-1)

Bonjour Madame! Vous auriez vu traîner mon stress quelque part? Je me suis levée, je ne le retrouve plus! Zut!

Par rapport à hier, je suis carrément moins stressée. Ça me semble bizarre mais je ne vais pas m’en plaindre… Il est à peine 8h, je me réveille doucement mais sûrement. J’ai le temps de préparer mon sac, ranger le capharnaüm qui me sert d’appartement (ben oui, faire un bureau en plein milieu de l’appart ça entraîne un sacré bazar!) et peut-être que j’aurais le temps de boire un café avec ma voisine… (Elle a eu un cancer du sein, l’an dernier à 24 ans… Evidemment elle connait Huriez, et tout et tout! et puis elle est super sympa.)

Hier je suis quand même allée faire pipi 12 fois dans la matinée! C’est énorme l’effet du stress sur la vessie!

J’ai juste peur d’oublier quelque chose. J’ai trop de choses à penser mais je suis beaucoup plus efficace quand je suis stressée et que je pense à 150 km/h.

A prendre et à préparer: Valise, dossier médical.

A ranger: Bureau, salon, cuisine. Faire la litière des chats.

Mouais j’ai l’impression d’oublier quelque chose… Passons!

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Sinon, hier j’en ai profité… Je suis allée en ville comme prévu avec M&M’s. On a fait les magasins, un peu le marché. On est allé au café pour manger un truc. Moi j’ai pris un café gourmand (avec une bonne crème au caramel) et elle a pris une crêpe et un jus de fruit. Et on a parlé, paré, parlé. Suis très bavarde!

Suis rentrée, j’ai fait un peu de peinture et hop! Ma copine Morue est arrivée pour manger… Elle est plus stressée que moi, c’est dingue ça! J’ai essayé de la rassurer, de lui faire comprendre que je suis entre de bonnes mains pour l’intervention (même si, on ne sait jamais, c’est un interne qui opère, je ne bile pas). Mais non, elle psychote! Avec mon homme, on a abordé des sujets comme la réanimation (oui je veux me faire réanimer), la mort et le coma… Ce sont des éventualités peu souhaitables, mais au moins on en a parlé, il ne sera pas embêté pour prendre une décision. Et on en a rigolé. Mais Morue a eu beaucoup de mal à en rire, alors que c’est moi qui suis rabat-joie et dépourvue d’humour habituellement!

Source: Le client est roi

Ce qui me pose problème quant à ma copine Morue c’est qu’elle veut à tout prix venir demain avec mon Homme. Et moi je ne veux pas d’elle. J’ai essayé de lui dire non de plusieurs manières: un non ferme, un non sur le ton de l’humour, un non avec des explications. Mais rien y fait. Je vais devoir passer aux menaces. Elle ne comprend pas que je veux avoir la paix à mon réveil. C’est dingue ça! Je ne suis déjà pas la fille la plus aimable du monde la journée. Au réveil, c’est pire. Mais là, après une cervicotomie, une anesthésie et tout le tralala, je ne sais pas si je serais capable de l’encaisser. Mon homme c’est normal qu’il soit là. Il m’a déjà vu mal, il est zen, relaxant, tout ce qu’on veut. Et puis c’est mon Homme, ça n’a rien à voir. Morue, c’est une de mes meilleures amies, mais même quand elle vivait au dessus de chez moi, il y avait une limite. Là, elle va franchir la limite. Ce soir, mon Homme va manger là bas, il va peut être lui faire entendre raison. Et moi, je vais lui envoyer un dernier message pour lui dire que je l’adore mais pas demain! Si j’arrive à être zen, elle peut l’être aussi!

Demain, c’est mon jour! A mon âge, les filles se marient, elles ont leur journée. Moi je me fait opérée, j’ai lu sur le forum: « Divorcer de sa thyroïde » (je la trouve très sympa cette expression), je veux aussi avoir mon jour! En fait je vais en avoir plusieurs parce que les gens autour de moi seront aux petits soins avec moi et ça c’est trop cool! (Bref, là je part en live!)

Il en faut peu pour être heureux…

Quand j’étais au lycée, j’avais eu un prof qui était sensass. Monsieur Stemmer. C’était un gars humain, chaleureux, qui aimait enseigné, sympathique, humaniste, … Bref, c’est un des profs qui m’a le plus marqué par son intelligence et par son naturel. Il ne nous prenait pas de haut, il n’était pas exclusivement là pour enseigner la littérature. Ils nous apprenaient à être de vrais littéraires (oui, oui, ça s’apprend ou ça se confirme, ça dépend des personnes!)

Il y a plusieurs choses qu’il a prononcées qui me reviennent souvent, que ce soit à propos du Français en tant que tel ou à propos de petites choses qui n’ont rien à voir avec le Français à proprement dit.

Un jour, il nous a expliqué qu’il était important d’avoir un journal intime. Avec moi, il prêchait une convaincue. Je tiens des journaux depuis mes 12 ans je crois. Pour lui, tenir un journal quotidiennement favorisait l’expression écrite. Mais il avait ajouté une chose qui continue de résonner dans mon crane. Dans ce journal, il ne fallait pas seulement décrire ses petits malheurs mais il fallait essayer de trouver CHAQUE JOUR quelque chose qui nous avait plu, qui nous avait fait plaisir, qui nous avait fait du bien, qui nous avait rendu heureux.

Il avait précisé qu’au départ, ce n’était pas facile, mais il fallait s’y accrocher.

Depuis le lycée, il y a eu quelques années qui se sont écoulées. Je ne dirais pas que j’arrive toujours à trouver LE truc dans ma journée qui est sorti de l’ordinaire et qui m’a fait plaisir. Mais ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas eu, c’est la « faiblesse » de ne pas chercher. Ils sont rares ces jours où je ne trouve pas la petite chose qui m’a apporté du bonheur ou du plaisir.

Avec ce qu’il m’arrive, les personnes autour de moi sont abattues, tristes. Mais elles devraient s’exercer à ce petit jeu avant de dormir, même sans noter le petit moment de bonheur, juste y penser, chercher et trouver! Parce que même si c’est moche ce qui m’arrive, il y a des choses agréables qui se passent quotidiennement. Vous me suivez?

Il vous faut quelques exemples? Hier, j’ai eu 3 bons moments (pour le faire court parce que je pourrais en citer un tas d’autres)

• Un appel de ma Copine de Martinique. Je ne m’y attendais pas. C’est super agréable, parce qu’on se connait virtuellement depuis un an et qu’on a une amitié qui est très forte, bien qu’on ne se soit jamais vues!
• Un mail d’une copine « virtuelle » qui n’a pas tout compris quand elle est tombée ici et qui m’a dit (quand les branchements de son cerveau se sont faits) que je pouvais compter sur elle pour papoter par mail!
• Un coup de main de mon homme qui a compris que j’allais explosé un mur (au moins) si je ne retrouvait pas ce putain de livre…Sans que je ne lui demande rien.

Mais ces bons moments qui peuvent sortir de l’ordinaire peuvent être tout à fait autre chose: écrire sans faute et du premier coup le mot ordinaire, trouver une maison cachée dans la ville, prendre le temps de s’asseoir sur un banc à la plage, sourire à une vieille dame dans le bus, faire un brin de causette avec le boucher du marché…

La vie est chiante (entre le boulot, les factures et les cons) mais quand on y regarde de plus près, il y a de petits instants magiques qui font qu’elle devient plus belle!

Source: Stop having à boring life

L’art de la contemplation

Depuis que je sais ce qu’il se passe, c’est comme si le temps c’était arrêté ou tout du moins ralenti. Je ne manque pas de temps, au contraire. Je prends le temps de regarder, contempler ce qui se passe autour de moi. Il y a quelques jours je vous parlais de la chance que j’avais d’avoir un cocon qui se construit autour de moi. Mais combien de personnes qui sont dans ma situation ou dans une situation similaire ne se rendent pas comptent des  petits détails qui rendent la vie belle.

En me baladant la semaine dernière (très très important de se balader), une voiture a failli m’écraser. Un chauffard, comme on en croise souvent! Au lieu de lui gueuler dessus comme un putois en faisant des gestes obscènes. Je n’ai rien fait, sauf reculer. Et j’ai pensé que c’était juste un peu Plouc, qu’à conduire ainsi il devait être bien con et que ce n’étaient pas mes gestes injurieux (qu’ils aurait vu seulement s’ils avait regardé dans son rétro) qui auraient changé la donne….

Autre moment superbe… Boucle d’Or et moi sommes partis faire un tour en ville hier à pieds. (Flemme d’attendre le bus!) J’ai commencé par lui montrer la joie et le bonheur de la vie citadine par chez moi: les jolies maisons, les confettis sur le sol, le calme des rues… Puis on est arrivé j ne sais comment à parler de spiritualité, de divin, d’élévation… Tout en marchant, avec un débat presque houleux parce qu’on a le même caractère et qu’on campe sur nos positions, on s’est retrouvé en ville avec des gens qui nous regardaient comme des extra-terrestres parce qu’on était pas d’accord sur la définition de Spiritualité. (En plus je n’en vois pas l’intérêt de la spiritualité et de l’état de Bouddha / Boudin) Moi, ça m’a bien fait rire ce regard d’autrui!

C’est con à dire et ça va faire jubiler Boucles d’Or, mais mon regard change et je trouve que c’est une bonne chose. Et vous, vous vous y mettez quand?

Source: Wilsdenprimary.